Nous sommes à l'époque des reboot.
Nous avons eu castlevania mais aussi Tomb Raider.
Voila le reboot de devil may cry qui a commencé à faire parler de lui avec le nouveau look un peu emo de dante qui n'a pas plu à tout le monde.
Pour ma part, c'est toujours avec une certaine curiosité que j'aborde un reboot. Les suites ont tendance à affadir le concept original. On brode autour d'une idée qui a bien marché sans toujours réussir à y apporter quelque chose. Les reboots ont l'avantage de reprendre en théorie le meilleur d'un concept mais en même temps d'y apporter du neuf, de l'inédit sans avoir à subir les contraintes imposées par les épisodes précédents. C'est une toute nouvelle interprétation de quelque chose de connu. A la fois quelque chose qu'on a aimé, quelque chose de familier et à la fois quelque chose qui peut surprendre.
Au niveau de l'histoire, je n'ai pas fini le jeu mais je pense avoir fait les 3/4
L'histoire est assez secondaire dans ce genre de jeu. Ce qu'on peut dire ici c'est qu'elle est assez classique. C'est vu et revu. Dante est le fils du démon Sparda qui a trahis les siens en s'unissant à un ange. Du coup, notre petit Dante est mi démon mi ange, mi molette. Bref, la mère a été atrocement exécuté par le roi des démons et Sparda scellé pour l'éternité. Petit Dante est devenu un bad boy chasseur de démon dont la belle gueule lui vaut un certain succès auprès des strip teaseuses des boites qu'il fréquente assidument.
Seulement un jour, le roi des démons retrouve la trace de Dante qui est le seul à pouvoir l'arrêter (évidemment).
Bon, c'est grossomodo comme avant sauf que ça n'a plus rien à voir. Mundus n'est plus cette sombre statue de Dieu grecque mais a pris la forme d'un homme plutot style le parrain. Homme d'affaire extrêmement puissant, vil et sans scrupule, il tire les ficelles depuis son building au centre de la ville. La ville d'ailleurs est une personnage à part entière. Elle obéit à Mundus, elle bouge, elle parle et elle espionne Dante. Il y a des messages subliminaux un peu partout et il n'est pas rare que la rue tente de se refermer sur Dante pour l'écraser. L'ambiance du jeu est très différente du premier devil may cry. Plus psychédélique/industriel, moins gothique. Le jeu se veut critique sur la société de consommation actuelle. En gros, Dante passe souvent dans les limbes qui est un reflet déformé de la réalité mais qui met à jour la corruption de la ville envahie de démons et qu'on retrouve dans le contrôle des média ou une boisson gazeuse à la mode. Ca laisse pas mal de place à la créativité pour le lvl design car les lois de la physique n'ont plus cours. On se ballade par exemple dans un reflet dans le fleuve car il est réel dans les limbes. Ou alors carrément dans un jingle de journal télévisé.
Dante a aussi été remanié. Il est moins typé héroic fantasy. Il ressemble plutôt à un voyou avec des fringues un peu usés et crasseux. Il est assez vulgaire et arrogant. Plutôt belle gueule mais assez tête à claque. Moins charismatique dans le sens où il est moins doué pour les vannes et se contentera plus volontiers d'une banale insulte. Il est aussi un peu plus punk avec sa brosse. Il rappelle un peu GTO sur certains points ce qui le rend attachant. On sent aussi que le personnage demande à évoluer. Il est clairement jeune voir sale mome mal élevé mais faut dire qu'il a grandit dans la rue. On se doute qu'il va grandir.
Le graphisme plus réaliste du personnage sert aussi le propos qui veut placer l'intrigue dans un milieu urbain plus proche du notre (certains passages me rappelle mirror's edge).
Enfin bref, une toute nouvelle direction artistique qui s'exprime surtout au travers de cette ville vivante qu'on dirait être la vision d'un drogué aux hallucinogènes.
En ce qui concerne le gameplay en lui même, il est toujours aussi nerveux. Dante enchaine les coups et switch d'arme à la volée. Il peut interrompre son mvt à peu prêt à loisir pour effectuer une esquive, il est très mobile et il faut bien car dans les niveaux de difficultés les plus élevé, se faire toucher équivaut à la mort immédiate. Contrairement à d'autres jeux comme lord of shadows ou star wars le pouvoir de la force, il n'y a pas de temps mort dans les attaques, elles sont toutes safe puisqu'elles peuvent etre interrompues à loisir. Du coup, vous pouvez vous faire plaisir, vous êtes pas obligé d'utiliser le petit combo basique de merde qui fait aucun dégât mais qui est le seul qui n'oblige pas votre perso à rester vulnérable pendant qu'il attaque et se faire sévèrement fessé.
Le jeu incite aussi énormément aux attaques aériennes. Toutes les armes ont une attaque qui projette l'ennemi en l'air et encourage dante à suivre.
Vu que dante possede 2 grapins : un qui amène ce qu'il attrape à Dante et l'autre qui propulse Dante vers sa cible, il peut aisément se déplacer à sa guise aux quatre coins du champ de bataille même lors d'un saut ou amener les ennemis à lui ce qui enrichie considérablement les possibilités de combo. Le personnage est plus mobile que jamais.
La caméra est souvent frustrante. Se prendre une attaque et lourdement sanctionnée dans le jeu ne serait ce qu'au niveau du scoring or il n'y a pas de système de lock et la caméra a vite fait de montrer un angle de pièce pour laisser tous les ennemis hors champs. Il n'est pas rare d'esquiver à l'aveugle le temps de replacer la caméra pour le cas où le truc que vous savez pas loin serait en train d'attaquer.
On retrouve un petit côté RPG avec des attaques à débloquer, des coeur à trouver à la zelda. Il y a un côté exploration puisqu'on vous demandera de trouver tous les items cachés. Les niveaux sont de vrais dédales assez tarabiscotés (merci les grapins qui vous feront vous demander comment on peut bien attendre ce truc tout là haut qu'on voit à peine ou cette plateforme à perpette).
Il y a aussi quelques séquences de plateforme mais qui sont assez anecdotiques et pas très intéressantes.
Pour conclure, j'aime bien ce jeu. Peut etre un peu inutilement vulgaire parfois, peut être un peu trop convenu dans son scénario mais globalement assez riche visuellement et entrainant. En général, on a envie de lancer le niveau suivant lorsqu'on en termine un pour savoir où on va atterrir et ce qui va se passer. Reste aussi le challenge du scoring (avec classement mondial) et des niveaux de difficulté plus élevés.