13 sentinel aegis rim est développé par vanillaware aka les mecs qui font des jeux en 2D -> odin sphere, muramasa, dragon's crown et plus récemment unicorn overlord
Il se trouve que j'aime la 2D alors j'aime vanillaware.
13 sentinel est un visual novel dont le scénariste est surement pote avec le gars qui scénarise blazeblue.
Ca va être très très difficile de dire de quoi ça parle vraiment. On va dire qu'on a un récit choral avec 13 personnages différents qui sont appelés à piloter des robots géants afin de défendre le japon contre une invasion apocalyptique de saloperies géantes appelées Kaiju. On va pas dire que c'est du jamais vu mais à priori on a de quoi interpeler l'otaku de base.
Le jeu se divise en 2 parties entre lesquelles ont peut naviguer librement :
-> Une partie visual novel qui consiste essentiellement en des dialogues et un minimum de déplacements/interactions dans des décors en 2d comme vanillaware sait faire. Cette partie se passe à 99% avant l'attaque des Kaiju et a pour but de démêler une intrigue extrêmement, extrêmement, extrêmement... extrêmement retorse. Pour parler clairement, vous avez 13 perso "jouables" (avec des noms japonais bien sur) et en plus le récit n'est pas dans l'ordre chronologique cad que vous allez passer d'un perso à l'autre, que les histoires s'entremêlent, que vous ne verrez pas les scènes dans l'ordre et qu'en plus ça parle de voyage dans le temps avec tout ce que vous pouvez imaginer de plus tordu sur le sujet. Par dessus ça, le récit se complet à vous tromper et à remettre en question tout ce que vous pensiez avoir compris puis recommencer et ce jusqu'à la toute fin. C'est inception les gars, il y a une vrai volonté de mindfuck et de mindfuck par dessus le mindfuck. Certains vous diront que c'est la quintessence de la SF bourré de références sur les grands classiques, moi je dis qu'il y a qu'un japonais pour oser un tel scénario dont la narration est totalement critiquable. On peut aussi reprocher une mise en scène minimaliste et redondante puisqu'au final il n'y a pas tant de situations et de décors que ça et qu'on vous demandera d'explorer plusieurs voies de la même scène. Ce qui est chelou c'est que toutes les variantes de la même scène sont canons et ont eu lieu même si c'est mécaniquement pas possible. Il faudra accepter ce point comme une nécessité de gameplay car ce sont en fait des sortes de hub scénaristiques qui permettent d'introduire un peu d'interactivité et de non linéarité artificielle mais ajoute à l'aspect confusant de l'histoire. Si vous voulez y jouer, prévoyez un carnet pour noter les noms des gens parce que sinon vous êtes morts malgré la présence salutaire d'une sorte de dictionnaire dans le jeu qui va tout récapituler et vous aider à remettre les évènements dans le bon ordre.
-> La seconde partie est un... tactical? en gros il s'agit de la bataille finale entre les robots et les Kaiju qui se décompose en plusieurs missions (qui consistent toute à survivre pendant un temps imparti ou venir à bout des vagues ennemies) et qui se déroule chronologiquement après la partie histoire. C'est pas nul voir ça peut être jouissif d'envoyer des vagues de missiles et d'exploser les ennemies par paquets de 12 mais c'est putain de minimaliste visuellement. Vous êtes sur une map moche et vous contrôler des icones (du genre des carrés) qui doivent tirer sur d'autres icones (du genre des triangles) avec des missiles qui volent de partout. Regardez quelques screenshots, vous comprendrez rien à ce que vous verrez. Il y a quand même pas mal de profondeur et de stratégie à avoir mine de rien mais c'est confus sa mère. C'était pourtant l'occasion de faire un truc incroyable visuellement puisqu'on avait l'occasion de montrer des gros robots qui se tartinent la gueule mais pour le coup c'est franchement raté niveau mise en scène. Il faut aussi noter que les premiers niveaux en difficulté normale sont triviaux, il suffit juste de tirer au hasard sur tout ce qui bouge.
Que penser de 13 sentinels une fois terminé... Déjà ce n'est pas un jeu vidéo, il est primordial d'en avoir conscience. Il y a bien la partie tactical et on est libre de passer du mode histoire au mode combat quand on le souhaite mais ça reste un visual novel avant tout. L'histoire est pas mauvaise et si le récit est extrêmement éparpillé, il faut admettre que les pièces finissent par s'emboiter correctement même si je trouve le retournement final assez discutable.
En fait, ça aurait pu être très bien avec une réalisation qui tabasse. Quelques cinématiques bien placées et une meilleur modélisation des combats auraient pu donner une toute autre envergue au truc et offrir des moments d'anthologie. Il y avait franchement du potentiel.
Est ce que je conseille ce "jeu"... c'est compliqué. Je trouve qu'il y a des longueurs mais si vous aimez atlus, pourquoi pas. Au final, on a une histoire plutôt créative et énigmatique avec une fin satisfaisante. Le tactical de son côté peut être rigolo même s'il manque franchement de lisibilité et de mise en scène.



