Plop à tous.
J'aimerais soumettre un problème à vos expériences personnelles, votre réflexion et, surtout, votre bon sens.
Voici voilà. Je me suis plusieurs fois accroché avec ma copine à propos d'un sujet bien particulier, avec récemment un pic de violence jamais atteint. Et vraiment, je suis dubitatif et j'aimerais entendre des avis extérieurs.
Posons le contexte.
Je finance une partie de mes études en travaillant dans des ateliers d'art. C'est un milieu dans lequel les gens sont très chaleureux, où tout le monde parle avec tout le monde, où chacun est agréable, etc. Bref, on y communique beaucoup. Dans l'un de ceux-ci (l'un de ces ateliers), j'ai fait la connaissance d'une femme et de sa fille de 13 ans qui prennent toutes deux des cours de dessin. Je m'entends fort bien avec les deux (ainsi qu'avec le père et le grand frère, lesquels, eux, ne dessinent pas), et plus particulièrement avec la gamine, laquelle, bien qu'elle soit très jeune par rapport à l'âge moyen de mes fréquentations (j'ai presque 25 ans et mes amis ont souvent la trentaine) est une jeune fille que je trouve intelligente et agréable : bref, plutôt adulte, même si évidemment elle respire l'adolescence. Disons qu'elle est adulte
pour son âge. Pourtant, je n'aime généralement pas beaucoup les "jeunes". Que je le précise tout de suite : je parle d'elle comme je parlerais d'un barbu de 30 ans : j'entends par là que je l'aime bien (même si je n'aime pas nécessairement tous les barbus de 30 ans... bref) mais que je n'ai évidemment aucune vue sur elle. Non seulement je ne suis pas pédophile, mais je ne suis de toutes manières attiré à peu près que par les femmes plus âgées que moi (tout comme en amitié, mes amis sont plus âgés : je me répète). Elle pourrait donc bien avoir 18 ou 20 piges, je ne la trouverais probablement quand même pas attirante. Preuve en est, je crois, que ma copine a 27 ans.
Et donc bref. J'ai un rapport plutôt "fraternel" avec elle (même si le mot est grand), de part ma position de jeune adulte : elle m'interroge sur les études, la vie en général, etc. Elle a hâte d'être adulte parce qu'elle s'emmerde au collège, n'aimant ni parler maquillage, ni parler garçons (je caricature) avec les filles de son âge. De plus, comme je l'ai dit, c'est une fille bien : pas encore très cultivée du fait de son âge, mais curieuse de tout et toujours soucieuse de s'instruire, ce qui rend sa conversation intéressante. Elle n'est pas ainsi qu'avec moi : elle s'entend très bien, à ma connaissance, avec tous les élèves de l'atelier, qui ont pour la plupart 50 ans passés (hommes et femmes confondus). Ce que je comprends d'ailleurs fort bien car, à son âge, je m'entendais également mieux avec les adultes. Mais je ne suis pas une fille... Je reviendrai sur ce problème plus loin.
Précisons, enfin, que je ne la vois à peu près que le samedi midi, lorsque je travaille ou que je dessine dans cet atelier. Il m'est arrivé de l'accompagner, avec sa mère, dans une friperie/brocante (sur proposition de la mère, d'ailleurs, qui connaît mon goût pour les vieilleries) et nous échangeons à l'occasion un ou deux textos. Tout cela en veillant bien à ce que sa mère soit d'accord, en lui laissant mon numéro et mon adresse (à la mère), etc. Mais grosso modo, nous ne pouvons pas dire que nous nous "fréquentons", je
pense. Rien de tout cela ne me semble malsain parce que ça ne l'est absolument pas de mon côté et que je ne pense sincèrement pas que ça le soit du sien (elle côtoie de près ou de loin beaucoup d'adultes : ami(e)s de ses parents, autres élèves comme je l'ai dit, etc.).
Cependant, cela fait plusieurs fois que, au hasard d'une conversation, je parle d'elle à ma copine. Dernière situation en date : dans un magasin, en remarquant à haute voix que tel machin ferait un chouette cadeau d'anniversaire pour la petite. Scandale de ma copine : on ne fait pas de cadeau à une fille de cette âge, ou en tous cas pas un cadeau cher. J'avais, en effet, bloqué sur un machin à 50 euros, qui est évidemment trop cher pour moi, mais je m'étais tout de même fait, tout haut, la réflexion selon laquelle "Tiens, en se cotisant avec Untel, on pourrait, etc." Ce qui était certes idiot de ma part, puisque j'ai déjà décidé de lui acheter un ou deux jeux SNES d'occasion (elle vient d'acquérir la console) qui ne me coûteront même pas 10 euros. Bon : nous nous sommes copieusement engueulés, elle a tenu des propos obscènes insinuant que je voulais me la choper tôt ou tard, je l'ai traitée de conne, etc. et nous nous sommes évidemment quittés fâchés. La colère, quoi.
Maintenant que la chose est un peu refroidie et que j'ai passé une trèèès mauvaise nuit, j'aimerais me relancer dans une réflexion que j'ai pourtant déjà eue :
est-il systématiquement malsain, pour une personne de 25 ans, de nouer une entente amicale avec un jeune de 13 ans ? Je dis juste "jeune" parce que, encore une fois, je ne la vois pas comme étant une "fille". Il n'empêche que la question doit aussi être posée, je crois, de savoir si, justement, la différence de sexe implique un aspect malsain qu'il n'y aurait pas s'il s'était agi d'un garçon. J'insiste aussi sur le "systématiquement" : ma question est en effet de savoir si la chose est nécessairement malsaine, comme le soutient ma copine, ou bien si cela dépend de la situation, des personnes et de leurs intentions réelles, comme je le pense. Si oui ou si non : pourquoi ?
Voilà donc les grandes lignes. Je suis vraiment paumé. En tant qu'apprenti enseignant, j'ai l'habitude de parler à des ados et je sais, tout de même, en reconnaître un lorsqu'il sort du lot. Et si celui-ci manifeste assez de maturité pour mériter qu'on prenne le temps de parler avec lui, je trouve cela très bien aussi : j'ai beaucoup appris, dans ma "jeunesse", des adultes que j'ai eu la possibilité de connaître. C'est à eux, et certainement pas aux gamins de mon âge, que je dois d'avoir gagné en maturité et de m'être ouvert à beaucoup de sujets : ce sont des sexagénaires qui m'ont appris les échecs, m'ont fait aimer l'opéra, l'Histoire, la philosophie, la bonne cuisine et j'en passe. C'est très certainement de ce vécu que me vient le fait de ne rien voir de malsain ou même de néfaste à communiquer avec un représentant de la génération qui me "succède", lorsque celui-ci en vaut la peine. Je crois sincèrement que le cloisonnement des générations est une mauvaise chose, mais peut-être y a-t-il des limites que ma positivité naturelle ne me fait pas voir. Alors j'aimerais bien avoir vos avis argumentés, en ne doutant pas que vous m'aiderez à faire progresser mon propre point de vue...
Désolé d'avoir fait un peu long : je tenais à ce que les détails soient clairs...