Un petite question quant à la responsabilité de chacun vis à vis de ses propres actes. Vous n'ignorez sans doute pas que nous ne sommes que d'insignifiantes fourmis dans une fourmilière, elle-même dans une plus grande fourmilière, elle-même... bref.
Par ailleurs, on est individuellement un plus ou moins savant cocktail de protéines et notre partie "consciente" (en fait, les protéines "dirigeantes" de notre corps qui vont s'organiser de sorte à mobiliser correctement les protéines "moutons", ça vous rappelle peut-être la phrase précédente) s'éveille progressivement au contact du monde alentour qui nous est inévitablement imposé.
L'on ne fait donc que réagir mécaniquement selon nos prédispositions personnelles et non choisies aux stimuli extérieurs qu'on ne choisit pas plus, et on se construit là-dessus une personnalité, une vision du bien et du mal ; qui certes évoluera au fil de notre vie alors que l'on croise d'autres personnes... qui n'ont guère vécu que la même chose.
Cette intro est suffisamment longue : d'aucuns se disent déjà "je vois où tu veux en venir, mais j'emmerde ta théorie pseudo-sociolo-psychobiologique, t'oublies le libre arbitre, un type choisit de voler ou d'avoir faim, de violer ou... d'avoir faim". Certes ! Mais ce qui l'a amené à faire ce choix à ce moment-là n'est-il pas inéluctablement compris dans ce qu'il aura vécu "de force" tout au long de sa vie, tandis que son raisonnement et sa "morale" se construisaient en simples réponses mécaniques ?
Est-ce une société juste et pérenne que celle qui, pour limiter les écarts, ne sait que s'attaquer aux effets du problème plutôt qu'à ses origines ? "Il n'a pas eu la bonne vie, il la finira en tôle". Si c'est inexorablement devenu la seule possible (de société), doit-on pour autant haïr et montrer du doigt celui qui s'en est fait sortir ?
Enfin, comment quelqu'un peut-il être réellement nommé coupable de quelque chose si, même génotype né en d'autres circonstances, il fut devenu le plus honnête des hommes ?
Je tiens à préciser pour les contestataires qui lisent une ligne sur deux que, non, je ne dis pas "c'est pas sa faute à Hitler le pti bout d'chou" (crac, évitement par anticipation du point Godwin, ce débat est désormais potentiellement infini). J'irai même plus loin quitte à surprendre en disant que c'est sa propre faiblesse qui l'a amené à faire les mauvais choix aux mauvais moments car, si dans une autre "vie" il aurait pu être peintre inoffensif, un autre à sa place eut pu l'être également.
Cependant, n'oublions pas que sa propre faiblesse ben il est né avec, c'est comme ça.
Enfin, considérons maintenant qu'il y a soit un Dieu, soit qu'en plus de notre amas d'atomes on a une petite âme qui gigote (ou même les deux, soyons fous). N'est-il pas encore plus cruel d'écarter celui qui n'a pas la même couleur (d'âme), car l'a-t-il choisie ? Si c'est pas la faute de comment il a grandi, c'est la faute de comment il est né, super !
Et ne serait-il pas complètement insensé de punir celui que Dieu lui-même a fait autrement ? Comme s'Il l'avait créé pour souffrir à la place des autres, dans le but de son Grand Schéma ? Ce serait alors un bouc émissaire, un agneau saint, qui pourtant chez les "bons croyants" n'est perçu que comme l'incarnation du mal.
Non, la façon dont le monde pense ne me satisfait aucunement à ce jour. Peut-être certaines pensées pourront éclaircir les miennes, ou peut-être certains lecteurs en se plongeant dans ce sujet transcenderont leur propre vision du monde, toujours est-il que la société est ce qu'elle est et que ce débat n'a qu'un objectif purement contemplatif.