de indé le 20 Avr 2007 18:30
Ben tient... Un topic sur l'écriture. Vaste sujet.
D'abord, il faut savoir cibler ces envies, connaitre ses limites et celles de sa motivation. "Ecrire" est un problème très large et ce pour plusieurs raisons. Si l'on se sent près pour une grande épopée et qu'au bout de dix pages, on est déjà épuisé, autant ne pas commencer !
Ensuite, il faut cibler son type de récit : la personne qui écrit une fanfiction peut se permettre de faire pas mal d'erreurs et malgré tout d'être très apprécié. Car il est courant que la fanfiction procure une francheur et une candeur que l'on ne trouve guère dans un roman.
A l'instar de la fanfiction, la nouvelle permet de retrouver cette "fraicheur", un style enlevé et rapide. Néanmoins, la nouvelle est pour moi le style le plus difficile. De par le fait que la nouvelle est un court récit, l'exigence d'avoir une écriture impécable et une plume accrocheuse sont essentiels. On ne peut pas noyer le poisson dans une nouvelle !
Le roman est moins intransigeant sur le style que la nouvelle mais bien plus que la fanfiction. On peut aisément se permettre des longueurs et une écriture moins travaillé, du moment que l'on sait garder un certain rythme et que l'on sait où on va. Le plus flagrant exemple que j'ai, en est la saga de notre célèbre Robin Hobb, l'Assassin Royal, où tous les volumes sont loin d'être égaux ( publiée en France sous treize volumes, aux éditions Pygmalion ou J'ai Lu. En version américaine, elle doit fait deux ou trois fois moins de livres car publiée dans une logique d'édition différente. Mais je conseille, au moins les six premiers, vivement cette série à tous les amateurs de fantasy. )
La poésie est aussi compliquée, que plus encore que le roman ou la nouvelle, elle est victime de mode. La poésie est, il faut l'avouer, peu vendue à notre époque et les acheteurs préfèrent se tourner vers les Grands de cet univers ci, à savoir : Baudelaire, Hugo, Verlaine, Rimbaud... C'est assez souvent ces noms là qui reviennent. Une poésie moderne est assez complexe. Puis, quelle est la mode actuelle? Engagée comme Eluard? Romantique comme Hugo? Ecorchée vive comme celle de Baudelaire?
Bien sûr, pour la nouvelle, le roman, ou la poésie, si l'on n'a pas l'intention d'être publié, rien de cela ne vaut et l'on peut en faire à sa tête. Mais j'avoue que je trouve assez intéressant de voir si l'on peut se tenir au parfum des envies de notre époque. Est on oui ou non sensible à la société qui nous entoure? Ou alors, y a t il en gestation un nouveau génie qui ne sera reconnu que de manière posthume?
De même, il faut savoir quel public on cherche; celui du cercle d'amis? Des lecteurs sur le net via des sites web? Un public professionnel? Celui des femmes au foyer? Ou encore celui des jeunes? Et pourquoi pas celui des cadres ! Mieux un public de tous âges, sexes et nations confondus !! Hum, je m'emporte. Toujours est il qu'il faut savoir où l'on met les pieds. Surtout qu'apparemment, l'heroic fantasy à l'air d'en intéresser pas mal. Le souci, c'est que les éditeurs français sont peu aventureux et préfèrent publier les ouvrages traduits d'oeuvres anglo-américaines qui auront du succès dans leur pays d'origine. Puis soyons honnête, on préfère acheter un roman marqué d'un beau nom anglophone "Anne Rice" que d'un inconnu français "Jilles Poitou" qui nous fait bien rire. Ce n'est qu'un a priori, mais beaucoup l'ont.
Quoiqu'il en soit, écrire nécessite de la rigueur : on fait un texte, on ne reproduit pas l'auberge espagnole ! Et bien entendu, comme dit avec justesse plus tôt, cela nécessite de lire énormément. Car le vocabulaire français est en grave danger. Peu de gens savent encore bien écrire et sont capables d'aligner dix phrases, même si c'est pour ne rien dire, dans un français correct.
Pour finir, je dirais qu'après avoir fait sa petite cuisine, certaines personnes ont des atouts "en plus" que personne ne peut leur voler : la faculté de toujours avoir un bon scénario, une plume fluide, l'art du détail, le petit truc qui oblige le lecteur à lire jusqu'au bout même s'il n'aime pas ce qui est écrit ou encore une sensibilité exarcerbée à ce qui nous entoure. Si des écrivains en herbe possèdent ça, qu'ils ne le perdent pas : c'est infiniment précieux.
"Fitz débouche la bouche du bichon. Du beurre et ça biche."