Le Bla Bla du LIVRE

Pour parler de vos romans préférés

Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 30 Jan 2015 23:40

L'ETOILE DU DIABLE
De Jo Nesbo

Histoire : « L'index gauche de Camilla Loen avait été sectionné. Et sous une paupière, on avait trouvé un diamant rouge en forme d'étoile à cinq branches ».
Ce crime n'est que le premier d'une étrange série débutée lors d'un été caniculaire sur Oslo. La presse à sensation peut annoncer en une et sans mentir que « Le voisin a goûté le sang » de la morte. Intuitif, acharné, rongé par le désespoir et confronté à des éléments corrompus de ses propres services, Harry Hole s'empare de l'enquête. Le modus operandi est toujours le même : l'ablation de l'un des doigts des victimes et la présence à proximité des corps mutilés d'un diamant en forme de pentagramme, symbole occulte plus connu sous le nom d'« étoile du diable ». La police doit se rendre à l'évidence : un serial killer opère dans les rues de la capitale norvégienne et, si le signe est celui du démon, le diable est rarement celui auquel on pense…


J'ai littéralement dévoré ce livre. Je pense que la série "Harry Hole" se bonifie avec le temps. J'ai été happé par l'histoire du début à la fin, avec ses personnages travaillés, ses fausses pistes, ses détails un peu glauques, son humour noir. Tout m'a plu : un véritable "page-turner".

Extraits :

J'ai habité avec un cuistot, et on faisait tourner un petit restaurant. Ce qui fait que j'ai appris deux ou trois trucs sur la nourriture. Entre autres que le sang contient de l'albumine, et que si on verse du sang dans une casserole qui contient de l'eau à plus de soixante-cinq degrés, il coagule du fait des grumeaux. Exactement comme quand un œuf éclate dans l'eau bouillante. Quand Anders a goûté l'un des grumeaux et m'a dit que ça avait le goût d'œuf, j'ai compris que c'était du sang. Et qu'il s'était passé quelque chose de grave. »
La bouche du susnommé s'ouvrit à moitié. Il avait subitement pâli sous sa peau brune, lui aussi.
« Bon appétit », murmura Harry avant de s'en aller.


Ce qui m'a frappé en premier lieu, ça a été qu'elle n'était pas belle, simplement elle se comportait comme si elle l'était. Mais les gens qui sont persuadés d'être beaux le deviennent.


Pour le dipsomane, la vie se résume à deux choses : être soûl, et des périodes intermédiaires.


Harry tenta de s'orienter. Il était étendu à même le sol, dans son salon. Habillé, bien que mal. Et en vie, à défaut d'être vivant.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 23 Fév 2015 19:06

ORGUEIL ET PREJUGES
De Jane Austen

Histoire : En Angleterre, dans la société provinciale guindée, fière de ses privilèges et de son rang social, Mrs. Bennett, mère de cinq filles, veut à tout prix les marier... Elle n'hésite pas à faire la cour à son nouveau voisin, Mr. Bingley, jeune homme riche qu'elle aurait aimé donner comme époux à sa fille aînée Jane. S'ébauche une idylle entre Jane et Mr. Bingley, qui pourrait bien aboutir à un mariage. Elisabeth, soeur cadette de Jane, se réjouit de cet amour naissant. Mais c'est sans compter le dédain et la méfiance de l'ami intime de Bingley, Mr. Darcy qui, n'appréciant pas les manières de Mrs. Bennett et de ses filles, empêche Bingley de se prononcer. Elisabeth de tempérament fort et franc, consciente de la valeur et du mérite de son milieu, affronte Mr. Darcy...


Je suis très mitigé sur ce roman. J'étais pourtant enthousiaste sur la première partie du roman, mais à la deuxième partie, un grand nombre de personnages supplémentaires vient se greffer à ceux déjà existant, et tout cela devient un peu confus. Puis, tant bien que mal, je parviens à m'y retrouver quand même, mais c'est pour découvrir une fin décevante où finalement, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Les femmes aiment les hommes parce qu'ils sont riches, les hommes aiment les femmes parce qu'elles sont riches et belles encore en plus. Toutes les filles arrivent finalement à se marier, sauf "la moche", mais ça tombe bien puisque sinon, la mère se serait retrouvée seule : comme ça, ça lui fait un animal de compagnie. Bon, après, c'est sûr que c'est bien écrit, mais l'histoire m'a tellement laissé sur le bord de la route que je ne sais quoi en penser. J'ai l'impression que l'histoire pouvait toucher des personnes au temps où le roman a été écrit, mais qu'il est maintenant tellement daté, que tout y est obsolète. Pour conclure, je dirais donc que c'est un roman qui mise tout sur la forme, et pas grand chose sur le fond.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 09 Mar 2015 21:33

NOUVELLES HISTOIRES EXTRAORDINAIRES
De Edgar Poe

Histoire(s) : L'homme est lui-même et ce qu'il se cache. Ce secret hanta Edgar Poe. Le descendant de la maison Usher qui croit sa soeur morte, l'assassin du chat noir et William Wilson sont victimes de leur double, le cousin de Bérénice l'est de sa névrose obsessionnelle, le peintre du portrait ovale, de son art. Dans ces nouvelles fantastiques, prolongement des Histoires extraordinaires, les cadavres se promènent, un sourire ironique aux lèvres, les femmes sont « belles comme un rêve de pierre », et la mort clôt chaque récit. L'envoûtement est total, l'horreur atteint son point culminant et pourtant la réalité est là, tangible, pour chasser l'irrationnel. Fasciné par cette oeuvre américaine, Baudelaire l'a traduite admirablement et rendue célèbre dans le monde entier.


Un recueil de nouvelles, très agréable à lire : c'est vraiment très très bien écrit. Ces nouvelles sont regroupées par thèmes : on commence avec quelques nouvelles assez classiques et faciles d'accès, puis des nouvelles qui se déroulent au moyen-âge, d'autres qui parlent d'hommes-animaux, des dialogues, et des nouvelles poétiques pour terminer, très jolies, merveilleusement écrites. Plus on avance dans le livre, plus les nouvelles sont difficiles d'accès, à la limite de l'incompréhensible pour certaines, et pourtant, c'est quand même beau, et on se laisse envoûter. Un peu l'équivalent de David Lynch en littérature en somme.

Extraits :
BERENICE
"Le malheur est divers. La misère sur terre est multiforme. Dominant le vaste horizon comme l’arc-en-ciel, ses couleurs sont aussi variées, – aussi distinctes, et toutefois aussi intimement fondues. Dominant le vaste horizon comme l’arc-en-ciel ! Comment d’un exemple de beauté ai-je pu tirer un type de laideur ? du signe d’alliance et de paix une similitude de la douleur ? Mais, comme, en éthique, le mal est la conséquence du bien, de même, dans la réalité, c’est de la joie qu’est né le chagrin ; soit que le souvenir du bonheur passé fasse l’angoisse d’aujourd’hui, soit que les agonies qui sont tirent leur origine des extases qui peuvent avoir été."

LE DIABLE DANS LE BEFFROI
"Relativement à l’étymologie du nom Vondervotteimittiss, je me confesse, non sans peine, également en défaut. Parmi une multitude d’opinions sur ce point délicat, – quelques-unes très-subtiles, quelques-unes très-érudites, quelques-unes suffisamment inverses, – je n’en trouve aucune qui puisse être considérée comme satisfaisante. Peut-être l’idée de Grogswigg – qui coïncide presque avec celle de Kroutaplenttey, – doit-elle être prudemment préférée. Elle est ainsi conçue : – Vondervotteimittiss, – Vonder, lege Donder, – Votteimittiss, quasi und Bleitziz, – Bleitziz obsoletum pro Blitzen. Cette étymologie, pour dire la vérité, se trouve assez bien confirmée par quelques traces de fluide électrique, qui sont encore visibles au sommet du clocher de la Maison de Ville. Toutefois, je ne me soucie pas de me compromettre dans une thèse d’une pareille importance, et je prierai le lecteur, curieux d’informations, d’en référer aux Oratiunculae de Rebus Praeter-Veteris, de Dundergutz. Voyez aussi Blunder-buzzard, De Derivationibus, de la page 27 à la page 5010, in-folio, édition gothique, caractères rouges et noirs, avec réclames et sans signatures ; – consultez aussi dans cet ouvrage les notes marginales autographes de Stuffundpuff, avec les sous-commentaires de Gruntundguzzell."

KAMOULOOOOOOX!!!!! :rire:
L'ILE DE LA FEE
"La Musique, dit Marmontel, dans ces Contes moraux que nos traducteurs persistent à appeler Moral Tales, comme en dérision de leur esprit, la musique est le seul des talents qui jouisse de lui-même ; tous les autres veulent des témoins. Il confond ici le plaisir d’entendre des sons agréables avec la puissance de les créer. Pas plus qu’aucun autre talent, la musique n’est capable de donner une complète jouissance, s’il n’y a pas une seconde personne pour en apprécier l’exécution."
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 15 Avr 2015 21:32

LE SAUVEUR
De Jo Nesbo

Histoire : Noël à Oslo. L'Armée du Salut met les bouchées doubles pour venir en aide aux exclus de la ville. Afin de récolter des fonds, les membres de l'association ont décidé d'organiser un concert public ; de nombreuses rock stars locales, ainsi que le Premier ministre en personne doivent y participer. Mais, dans l'ombre, une guerre de succession fait rage : qui remplacera le vieillissant David Eckhoff qui dirige l'Armée du Salut d'Oslo depuis des décennies? Le calme et posé Jon Karlsen ou le plus dévoué et docile Rikard Nilsen? Le soir du spectacle, en plein concert, un homme tire dans la foule et tue un membre de l'Armée du Salut avant de parvenir à s'enfuir en direction de l'aéroport. La victime n'est autre que Robert Karlsen, le frère jumeau de Jon? Naviguant entre déprime et amertume, la tête noyée dans le Jim Beam, Harry Hole va se remettre en selle grâce à cette enquête. Bloqué à l'aéroport par une tempête de neige, le mystérieux tueur apprend le lendemain dans le journal qu'il n'a pas tiré sur la bonne cible mais sur son frère! Alors qu'Harry Hole se lance à sa poursuite dans les rues verglacées de la capitale norvégienne, le meurtrier se met à la recherche de sa victime pour exécuter son contrat. Le jeu sanglant du chat et de la souris ne fait que commencer?


La suite des aventures de Harry Hole : un très bon polar, avec une intrigue assez torturée, légèrement complexe à suivre au début. Cependant, au fil de l'intrigue, tout devient plus clair, et on tourne les pages avec un plaisir non dissimulé pour découvrir le fin mot de l'histoire, le tout à base de rebondissements très surprenants sur un scénario très maîtrisé. La fin est tout simplement parfaite avec cet espèce de twist qui laisse sur le cul. Un excellent livre.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 11 Mai 2015 20:34

MONDAY OR TUESDAY
De Virginia Woolf

«Ce qui captive l’imagination de Virginia Woolf n’est pas tant de dire avec exactitude ce qu’elle veut dire, communiquer ou représenter, que de trouver une forme et une langue capable de donner abri à son savoir d’artiste. Forme et langue sont pour elle à réinventer continuellement : et c’est de là où règne pour chacun, dans la langue, une jouissance inarticulée que Virginia Woolf nous invite à la joie de la lecture.»
Huit nouvelles d’une grande diversité pour découvrir l’œuvre de l’un des plus importants écrivains anglais du XXe siècle.


A vrai dire, je n'y ai pas compris grand chose : ça risque donc d'être difficile de faire une critique de ce recueil de nouvelles. Cependant, c'est très joli à lire, très poétique. Oui, en fait, voilà, je crois que ce livre, c'est de la poésie en prose. Il faut se laisser aller à la rêverie en le lisant, et se laisser bercer par la mélodie des mots... J'ai bien aimé.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 28 Juin 2015 15:10

LE BONHOMME DE NEIGE
De Jo Nesbo

Histoire : Oslo, novembre 2004, la première neige tombe sur la ville. Dans le jardin des Becker, un bonhomme de neige fait irruption, comme sorti de nulle part. Le jeune fils remarque qu'il est tourné vers la maison et que ses grands yeux noirs regardent fixement leurs fenêtres. Dans la nuit, Birte, la mère, disparaît, laissant pour seule trace son écharpe rose, retrouvée autour du cou du bonhomme de neige...
Dans le même temps, l'inspecteur Harry Hole reçoit une lettre signée «le bonhomme de neige» qui lui annonce d'autres victimes. Plongeant son nez dans les dossiers de la police, Harry met en lumière une vague de disparitions parmi les femmes mariées et mères de famille de Norvège. Toutes n'ont plus donné signe de vie le jour de la première neige...
D'une sobriété étonnante, Harry Hole va se retrouver confronté, pour la première fois de sa carrière, à un tueur en série agissant sur le territoire norvégien et qui le conduira jusqu'au gouffre de sa folie...


Le septième volet des aventures de l'inspecteur Harry Hole est un très bon cru. Un polar avec une intrigue très prenante, des personnages attachants, et du macabre saupoudré d'humour noir / cynique / pince sans rire. Une mécanique très bien huilée qui continue à faire ses preuves, même après 7 tomes.

Quelques passages choisis :

Il croyait à la chance. Pas celle avec laquelle on naissait, mais la chance systématique que l'on acquérait à force de travail acharné et en tissant un filet si fin que les hasards allaient tôt ou tard dans votre sens.


Les bonnes histoires ne traitent jamais du succès commun, mais des pertes spectaculaires, avait déclaré Stop. Même si Roald Amundsen a gagné la course au pôle Sud, c'est Robert Scott dont se souvient le monde hors Norvège. On ne se rappelle aucune des batailles remportées par Napoléon, sauf de Waterloo. La fierté nationaliste serbe s'est construite sur la bataille contre les Trucs, à Kosovo Polje, en 1389, une bataille que les Serbes ont perdue dans les grandes largeurs. Et regardez Jésus! Le symbole de l'homme, dont on prétend qu'il atriomphé de la mort, devrait être l'homme hors du tombeau, les bras en l'air. Au lieu de cela, les chrétiens ont toujours préféré la défaite spectaculaire : au moment où il est sur la croix et menace d'abandonner. Ce sont toujours les histoires de défaites qui nous touchent le plus.


Ils avaient peut être eu quelques réponses, mais pas toutes. Jamais toutes. Comme celle visant à déterminer si la folie et la méchanceté sont deux choses distinctes, ou si c’est seulement nous qui avons décidé qu’à partir du moment où nous ne comprenons plus les motifs de la destruction, nous appelons cela de la folie. Nous sommes capables de comprendre que des gens doivent lâcher une bombe atomique sur une ville peuplée de civils innocents, mais pas que d'autres doivent éventrer des prostituées qui répandent la maladie et la décadence morale dans les bas-quartiers de Londres. En conséquence de quoi nous donnons au premier cas le nom de réalisme, et au second celui de folie.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Gluon de la Lune le 01 Juil 2015 14:00

Je connais Jo Nesbo que depuis quelques jours, et j'aime bien. J'ai commencé "Rouge-Gorge", le 3e de la série Harry Hole. J'aime bien son style, fluide mais détaillé. En revanche, j'ai dû me faire une fiche pour les personnages car avec tous les flashbacks, on s'y perd vite ! à suivre...
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 13 Juil 2015 18:47

Ah, j'avais pas vu que t'avais répondu Gluon...
Oui, je crois que c'est un des plus difficiles à suivre, c'est pas le plus accessible, surtout si tu commences par celui-là : t'aimes bien les défis toi! ;)

Relu : AU SUD DE LA FRONTIERE, A L'OUEST DU SOLEIL
De Haruki Murakami

Histoire : Hajime a connu pour la première fois l'amour en compagnie de la douce Shimamoto-San. Séparés par la vie, il n'a pourtant jamais oublié. Aujourd'hui, à l'aube de la quarantaine, Hajime est devenu un homme ordinaire et s'est construit une vie agréable entre sa famille et un métier qui lui plaît. Ce fragile équilibre résistera-t-il à ses retrouvailles avec Shimamoto-San ?


Un très beau roman d'amour, avec des scènes étranges, d'autres tristes, d'autres joyeuses, d'autres torrides et encore d'autres à la limite du macabre. On suit cette histoire facilement car elle est racontée de façon très limpide, et pourtant par moments, ça vire au philosophique, voire au métaphysique. Le tout est imprégné d'une ambiance jazz et classique, qui achèvera de satisfaire les amateurs du genre.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 13 Juil 2015 18:52

Ah, j'ai oublié d'ajouter quelques passages :

Elle était sans doute trop posée et trop lucide pour eux. Certains prenaient peut-être ça pour de la froideur ou de la prétention. Pour ma part, je discernais toute la chaleur et la sensibilité dissimulées derrière son apparence extérieure. C'était un trésor vivant caché au fond d'elle, qui ne demandait qu'à être découvert un jour, comme un enfant qui joue à cache-cache. Il m'arrivait parfois, au détour d'une phrase ou d'une expression, d'en apercevoir l'ombre.


Aujourd'hui encore, je me rappelle nettement cette sensation si différente de tout ce que j'avais connu jusqu'alors, et de tout ce que je ressentis par la suite. C'était simplement la menotte tiède d'une fillette de douze ans. Mais il y avait rangé à l'intérieur de ces cinq doigts et de cette paume comme dans une malette d'échantillon, tout ce que je voulais et tout ce que je devais savoir de la vie. C'est elle qui m'apprit, en me prenant la main, qu'il existait bel et bien un lieu de plénitude au coeur même de la réalité. Au cours de ces dix secondes, je m'étais senti comme un parfait petit oiseau. Je volais dans le ciel, sensible au vent dans mes plumes. Depuis le ciel, je contemplais des paysages lointains. Même s'ils étaient trop loin pour que je puisse distinguer avec exactitude, ce qui s'y trouvait, je savais désormais qu'ils existaient. Un jour ou l'autre, je pourrais y aller. Cette vérité me coupait le souffle, faisait vibrer ma poitrine.


Quand elle demandait quelque chose, elle arborait toujours un grand sourire. Un beau sourire radieux qui donnait envie de lui apporter sur un plateau tout ce qui se trouvait alentour. Si une autre femme avait souri de la même façon, ç'aurait été assez déplaisant, mais elle semblait entraîner le monde entier dans son sourire.


Tout en continuant à rouler dans l’avenue Aoyama, je me dis que si je ne devais ne jamais la revoir, ça pourrait bien me rendre fou. A l’instant où elle descendait de la voiture, il m’avait semblé que le monde, d’un coup, devenait vide.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Gluon de la Lune le 18 Juil 2015 14:30

Edonist a écrit:Ah, j'avais pas vu que t'avais répondu Gluon...
Oui, je crois que c'est un des plus difficiles à suivre, c'est pas le plus accessible, surtout si tu commences par celui-là : t'aimes bien les défis toi! ;)


bah quitte à commencer une série, autant la lire dans l'ordre (sauf qu'ils ne sont pas tous au catalogue de ma médiathèque, donc je ne lis que ceux qui y sont).
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 18 Juil 2015 16:54

Ah oui, c'est dommage. Surtout que le tout premier est des plus simples à comprendre.
Moi je viens de commencer le 8ème : Le léopard --> 850 pages!!! J'en ai pour un bout de temps...
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 12 Oct 2015 17:39

Donc ben... si vous avez suivi la conversation...

LE LEOPARD
De Jo Nesbo.

Histoire : Deux femmes sont retrouvées mortes à Oslo, toutes les deux noyées dans leur sang. La police, en pleine guerre interservices, se retrouve face à un mystère, puisque les blessures à l'origine des hémorragies fatales semblent avoir été provoquées de l'intérieur. La belle Kaja Solness, de la brigade criminelle, est envoyée à Hong Kong pour retrouver le seul spécialiste norvégien en matière de tueurs en série. Le policier alcoolique s'est caché dans une ville d'un million d'habitants pour fuir les démons assoiffés de sang d'anciennes affaires, les souvenirs amers de la femme qu'il aime ainsi que les membres des triades à qui il doit de l'argent...


Huitième épisode des aventures de Harry Hole, et toujours cette imagination, ces rebondissements, ce côté très noir, mais toujours ponctué de quelques notes d'humour bienvenu. Encore un très bon cru.

Quelques passages :

- Si vous commencez en bas, je monte avec l'inspecteur et le coupe-boulons.
- Ah ?
- Juste pour ouvrir les portes. On ne mettra du sperme nulle part, promis.
- Très drôle, ne...
- ...touche à rien.


Qu'avait dit Harry ? "Il est marié et dit qu'il veut plaquer femme et enfants pour toi, mais il ne le fait pas ?".
En plein dans le mille. Sans surprise. Nous sommes banals. Nous croyons parce que nous voulons croire. En des dieux parce que ça atténue la peur de la mort. A l'amour parce que ça embellit notre représentation de la vie. En ce que des hommes mariés racontent parce que c'est ce que racontent les hommes mariés.


- Les tueurs en série sont aussi différents les uns des autres que le sont les gens en général. Il n'y a qu'une chose qui les distingue des autres criminels.
- Et c'est ?
- Qu'ils ne se font pas prendre.


- J'avais entendu parler du conflit entre la Kripos et la Brigade criminelle. J'ai vu que ça m'offrait une possibilité. Etre la bascule, ça veut dire qu'on peut faire pencher la balance d'un côté comme de l'autre.
- Mais pourquoi n'avez-vous pas essayer de conclure le même marché avec Harry qu'avec moi ?
- Dans une position de bascule, il faut toujours s'adresser au camp qui est sur le point de perdre. C'est le camp le plus désespéré qui sera susceptible de payer le plus pour ce qu'on a à proposer. C'est la base de la théorie des jeux.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 08 Nov 2015 17:48

Relu : BUBBLE GUM
De Lolita Pille

Histoire : De nos jours, Cendrillon s'ennuie à servir des pastis dans un bistro de province. Le bal dont elle rêve, c'est celui des photos de mode, du cinéma et de la presse people. Ce rêve, Manon va s'efforcer de le réaliser. Elle est jolie, et il ne lui faut qu'un peu d'audace et une robe empruntée pour se glisser dans les soirées parisiennes de la jet set, où elle rencontre Derek, un milliardaire désabusé qui grille sa vie entre la drogue, l'alcool et les orgies. C'est cet homme qui va lui tendre un piège terrible, l'amener au bord de la déchéance et de la folie...


Je l'avais lu la première fois, il y a environ... 9 ans je dirais.

C'est toujours un coup de coeur ce roman. Une sorte de roman très noir sur la télé-réalité et ses dérives : c'est sombre, c'est cruel, c'est violent dans les mots et dans les actes, c'est sans pitié, et on aime ça! Le roman est écrit avec des phrases très longues, qui font parfois près de 2 pages, et on lit, on lit, on lit, presque en apnée, et on a envie de lire tout ça très vite, comme si c'était urgent de le finir. Et effectivement, on le finit très vite, avec ce sentiment d'avoir lu un livre ultra rythmé, qui pourrait très bien être adapté au cinéma. Mais qu'est-ce qu'ils attendent les réalisateurs ???

Extraits :

Dans ce monde, des millions d'êtres, relativement normaux, donc plutôt laids et plutôt bêtes, comme le veut la norme, revendiquaient leur droit d'aller montrer leur laideur et leur bêtise à des millions d'autres êtres laids et bêtes, qui se délectaient du pathétique de leurs semblables, ignorant qu'en fait d'écran, il n'y avait qu'un miroir.


En fait, j’avais inventé le non-film.C’était un genre nouveau, un genre qui collait parfaitement avec notre époque nihiliste, un genre qui illustrait de façon significative la dégénérescence de cette fin de siècle dont j’étais l’enfant terrible.


On avait voulu se faire refaire les seins pour ressembler à une vulgaire petite créature de clip, on s’était fait violer parce qu’on ressemblait un peu plus à une vulgaire petite créature de clip. Etait-ce la télé qui faisait le con, ou le con qui faisait la télé ?


L'art était subjectif, la merde était universelle.


Je déteste les présentateurs pontifiants et bien habillés qui font des montagnes de fric en rétribution de leur talent pour déchiffrer des prompteurs, parler dans des micros et lécher des bottes, ces jeux à la con où des gens comme moi se ridiculisent chaque jour en répondant à côté à des questions aussi difficile que «Lequel de ces hommes étaient un compositeur sourd : a) Mike Tyson b) Ludwing Van Beethoven c) Vincent Van Gogh d) Rain Man?» avec ce pseudo-suspense, musique de film d’horreur, silence dans la salle, sourcils froncés du présentateur et coup de fil paniqué à la vieille mère qu’on sort de sa sieste pour confirmer que oui c’était bien Mike Tyson qui s’était coupé l’oreille pendant le tournage d’un film avec Tom Cruise, et qui malgré la surdité qui en avait résulté, avait tout de même composé la Sonate au Clair de Lune, et cet opéra génial où il était question de tournesols; et non, mauvaise réponse décrète le présentateur, le seul ici à gagner des millions, mauvaise réponse, cassez-vous maintenant, retournez à votre guichet SNCF, à votre guérite de péage, à votre écluse, à votre bordel, à votre camion, et le perdant se désole d’être passé si près du Pérou, et n’éprouve pas un demi-sentiment de honte à propos de son ignorance crasse, et quitte le plateau en titubant, à moitié fou devant la France affligée, et s’en va retrouver son écluse et sa vieille mère inculte, qu’il insultera jusqu’à ce que mort s’ensuive parce que tout est de sa faute, lui allait dire Beethoven, il le savait, il en était sûr, il ne ruminera plus que son quart d’heure de gloire et matera sa casquette jusqu’à ce que la bande s’use et sombrera dans l’alcoolisme pour oublier qu’il n’a pas su saisir sa chance.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 28 Nov 2015 21:16

GROOM
De Jean Vautrin

Histoire : D'un côté de la plaine, blé-betteraves et pylônes haute tension, la Ville-achélème. Indifférence et noire bêtise. De l'autre côté, les occupants de l'hôtel Algonquin. Moi, votre groom, 12 ans à peine. Uniforme rouge et toque sur la tête, toc. Annonciata, portugaise femme de chambre, 18 balais et un aspirateur Tornado. Un jour, je la coincerai. Mrs. Abercromby, notre cliente américaine, le ventre extra-plat et des exigences sexuelles, je vous raconterai. Jépha, forcément. Rouée coquine. 13 ans à peine. Native Guadeloupe et toujours après trois punchs. Facho Irma Goudénèche et ses fantasmes à croix gammée, Teddy Broom, le bagagiste complètement funk, le sergent Harsh, retour du Vietnam, qui parle de balancer du napalm sur la région parisienne... Mais il y a principalement moi, Haïm Bronstein, 25 ans, tartissure d'infirme et boule-merde d'imagination qui, à force d'avoir peur des guerres, de marcher comme Cary Grant et de fumer comme Bogart, ai fini par suivre les conseils de Monsieur Bing, un vieux végétarien cancéreux : j'ai commencé à assassiner les gens de l'autre monde...


Alors là, c'est très spécial comme polar. Premièrement, on remarque tout de suite que c'est écrit avec un style particulier, c'est plein de néologismes, de verbes très imagés, avec un langage souvent assez "fleuri", qui ferait par moments, penser à du Michel Audiard. Mais au delà de ça, c'est carrément l'histoire qui est très spéciale, et vraiment très originale. Personnellement, j'ai bien aimé, surtout grâce à l'humour noir dont le livre est parsemé, même si j'ai été quelques fois perdus avec ces aller-retours entre monde réel et monde fantasmé.

Quelques passages :

- Crois-tu au moins à la magie profonde du SUPERGROOVALISTICPROSIFUNKSTACATION ?
Je restai sans réponses.
Son mépris ne connut plus de bornes.
- Je vois, s'écria-t-il. Je vois! Tes oreilles sont complètement anesthésiées par le snooze-gun de Sir Nose d'Voiddofunk! Tu vis dans un monde sans musique funk! Il est temps de vivre, man!
Et il balança sur mes genoux une brassée d'illustrés qui relataient les merveilleux exploits de STARCHILD armé de son redoutable bop-gun.
- Bordel-christ, vis FUNK, Haïm! Vis funk! Come on, groom blanc, get ready to funk! Vanille ou chocolat, les peaux n'ont plus d'importance! l'opéra-vie est cosmique! La paix, les sexes sont cosmiques! Allez, fais ce que je te dis! Tu te fous de tout! Funk! BE FUNK! Satanas est débile, tu es débile, je suis, nous sommes débiles! Et de toute façon, nous ne le sommes ni plus ni moins que cacahuète-Président-Carter ou son-of-a-bitch-ayatollah-Khomeiny! Flip, man! Répète avec Teddy Broom, répète avec George Clinton : "I am..."
- I am...
- I am full of shit!
- I am full of shit.
- Right. You're full of shit. Everybody's full of shit! Je suis plein de merde, vous êtes plein de merde, tout le monde est plein de merde!


Tu sais ce que disait monsieur Bing, au comble de la maladie et de la déchéance ? Il disait qu'il se prenait à aimer la laideur.
Il disait que c'est un état permanent dans lequel nous vivons. Qu'autant s'acclimater. Que la laideur peut devenir une version de la beauté.


Il s'enferma dans la cabine de l'ascenseur et, tandis qu'il montait vers le premier étage, il se mit à siffler Trouble in mind, par ce vieux Mance Lipscomb, un nègre du brazos Bottoms. Toute l'histoire du coton.
Haïm adorait quand monsieur Bing lui racontait les Etats-Unis du Sud.
C'étaient des histoires qui commençaient invariablement par un soleil rouge, un air de banjo, un pet extraordinaire.
Et une bière d'exportation.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 09 Déc 2015 23:09

EUX
De Claire Castillon

Histoire : Elle est enceinte, elle passe la plupart de son temps seule chez elle. Et elle entend – ou croit entendre – des voix. Ce sont les héréditaires. Ils veulent prendre le pouvoir, s’emparer du bébé. Sa mère lui prodigue des conseils inutiles, tandis que son père tente en vain de la rassurer. Son « gars », lui, ne se doute de rien. À moins qu’il ne fasse partie du même complot.
Cauchemar ? Règlement de comptes ? Allégorie de la maternité ?


Un petit livre qui m'a fait un drôle d'effet. Pour commencer, le sujet du livre - une femme enceinte - m'a un peu exclus, car plus j'avançais dans l'histoire, et plus je me disais que ça devait certainement plus parler aux femmes. D'un autre côté, ce qui m'a vraiment fait tenir, c'est cette écriture très maîtrisée dont fait preuve Claire Castillon ; il faut dire que je suis assez fan de la demoiselle (ou de la dame, je ne sais pas). Pour couronner le tout, la fin, ambigüe au possible, et d'une noirceur extrême, m'a totalement conquis. J'en suis resté bouche bée.

Un petit extrait :

N'appartenant pas au passé qui lui donne le cafard, ni au présent, qui l'angoisse, ma mère n'envisage pas non plus le futur car le futur c'est la mort. La danse active qu'elle effectue en boucle, auprès de chaque membre de la famille, présentant les trésors d'une existence nettoyée, repassée, homologuée, est une danse funèbre.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 16 Jan 2016 15:05

LES COUPLETS
De Claire Castillon

Histoire : Les personnages de Claire Castillon parlent d'eux-mêmes. On connaît la chanson ? En voici les couplets. Le refrain de la vie conjugale a déjà scandé nos vies, n'avons-nous pas voulu l'entendre ? Entre étouffement, solitudes à plusieurs, ruptures, sexe virtuel, amours frigides, familles nombreuses, travers exemplaires, 36 nouvelles, et autant de façons de disséquer le couple et ses désenchantements.


J'ai adoré ce recueil de nouvelles. C'est à la fois drôle, cruel, acide, cynique, sombre et parfois triste. Chaque nouvelle traite d'un des revers qu'il peut y avoir à être en couple, et cela a à chaque fois son charme particulier. Ca se lit facilement, et en même temps, il y a des formules vraiment bien trouvées : c'est un sacré travail sur la langue française qu'a accompli ici Claire Castillon. Je recommande chaudement.

Extraits :
Je suis la femme de l'homme qui ne réussit pas . Je suis la numéro deux d'un numéro trois.

Nous nous sommes aimés avec ardeur, avec mollesse puis paresse. Dans nos yeux, la flamme a diminué. Je pense que si nous consultions les photos de nos différentes époques, à la vue du feu qui s'éteint, nous prendrions froid.

Elle s’appelle Carole, un prénom qui n’augure pas le pire. Carole n’est pas un prénom à embrouilles. Carole aime la vie et elle ne fait pas de rond sur les i quand elle note son numéro de téléphone. Je sais qu’il n’y a pas de i dans Carole, mais j’ai déjà vu des femmes faire des ronds sur leur 9 pour ne pas les confondre avec des six, alors je suis très méfiant.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 25 Fév 2016 18:22

Relu : LA COURSE AU MOUTON SAUVAGE
D'Haruki Murakami

Histoire : A Tokyo, un jeune cadre publicitaire mène une existence tranquille. Il est amoureux d’une jeune fille par fascination pour ses oreilles, est l’ami d’un correspondant qui refuse de lui donner son adresse pour de confuses raisons..., jusqu’au jour où cette routine confortable se brise. Pour avoir utilisé une photographie apparemment banale où figure un mouton, sa vie bascule. Menacé par une organisation d'extrême droite, il va se mettre en quête de cet animal particulier, censé conférer des pouvoirs supranaturels…


Un livre que j'adore, comme tous les romans de cet auteur. Le livre est vraiment très difficile à décrire tant il parle d'à la fois tout et rien, mais pourtant on se laisse transporter, et on arrive au bout de l'aventure sans aucun effort. Les situations sont tantôt réalistes et tantôt loufoques, voire carrément surréalistes. Et j'adore toujours autant ces petits passages disséminés dans ses livres qui nous font part d'une courte réflexion philosophique sur un sujet ou sur un autre.

Extraits :

Tout le monde a au moins une chose qu'il ne souhaite perdre à aucun prix. Toi y compris, dit-il. Pour ce qui est de découvrir cette chose, nous sommes des "pro". Un être humain possède nécessairement un moyen terme entre ses désirs et son amour-propre. De la même manière que tout corps a un centre de gravité. Nous arrivons toujours à le trouver, ce moyen terme. Un jour, tu comprendras ce que je veux dire. C'est toujours quand il est trop tard qu'on s'aperçoit que cette chose existait.


Elle était irréellement belle. D'une beauté que je n'avais jamais ni vue ni imaginée jusqu'alors. Tout s'y dilatait comme l'univers, et tout s'y condensait comme dans un profond glacier. Tout y était exagéré jusqu'à l'arrogance, tout n'y était en même temps que dépouillement. Cela transcendait tous les concepts que pouvait former mon entendement. Elle et ses oreilles ne faisaient qu'une seule et unique chose qui, tel un antique rayon de lumière, glissait le long de la pente du temps.


En ouvrant les albums de photos, je constatai que les clichés sur lesquels elle figurait avaient été arrachés. Ceux où nous étions ensemble avaient été soigneusement amputés de la partie où elle apparaissait. Les photos où j'étais seul, de même que les photos de paysage ou d'animaux, étaient intactes. Les trois albums ne renfermaient plus qu'un passé corrigé, sans la moindre bavure. Je m'y retrouvais tout seul, abandonné au milieu de photos de montagnes, de rivières, de daims et de chats. J'eus l'impression d'être né seul, d'avoir grandi seul, et de devoir encore continuer mon chemin tout seul.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 23 Mar 2016 21:53

L'INCOLORE TSUKURU TAZAKI ET SES ANNEES DE PELERINAGE
D'Haruki Murakami

Histoire : Depuis le mois de juillet de sa deuxième année d'université jusqu'au mois de janvier de l'année suivante, Tsukuru Tazaki vécut en pensant presque exclusivement à la mort.
À Nagoya, ils étaient cinq amis inséparables. L'un, Akamatsu, était surnommé Rouge ; Ômi était Bleu , Shirane était Blanche et Kurono, Noire. Tsukuru Tazaki, lui, était sans couleur.
Tsukuru est parti à Tokyo pour ses études ; les autres sont restés.
Un jour, ils lui ont signifié qu'ils ne voulaient plus jamais le voir. Sans aucune explication. Lui-même n'en a pas cherché.
Pendant seize ans, Tsukuru a vécu comme Jonas dans le ventre de la baleine, comme un mort qui n'aurait pas encore compris qu'il était mort.
Il est devenu architecte, il dessine des gares.
Et puis Sara est entrée dans sa vie. Tsukuru l'intrigue mais elle le sent hors d'atteinte, comme séparé du monde par une frontière invisible.
Vivre sans amour n'est pas vivre. Alors, Tsukuru Tazaki va entamer son pèlerinage. À Nagoya. Et en Finlande. Pour confronter le passé et tenter de comprendre ce qui a brisé le cercle.


Une histoire un peu douce-amère, empreinte de nostalgie. L'histoire est simple, se suit facilement et, même s'il y a quelques passages à la limite du fantastique, il y en a quand même moins que dans les autres livres de l'auteur. la fin, quant à elle, est ouverte et laisse au lecteur le soin d'imaginer sa propre suite... Un bon petit livre, très agréable à lire.

Extraits :
La jalousie, du moins telle que Tsukuru l'avait conçue dans son rêve, est la prison la plus désespérée du monde. Parce que c'est une geôle dans laquelle le prisonnier s'enferme lui-même. Personne ne le force à y entrer. Il y pénètre de son plein gré, verrouille la porte de l'intérieur puis jette la clé de l'autre côté de la grille. Personne ne sait qu'il s'est lui-même emprisonné. Bien entendu, si le captif décidait d'en sortir, il le pourrait. Parce que cette prison se situe dans son coeur. Mais il est incapable de prendre cette décision. Son coeur est aussi solide et dur qu'un mur de pierre. Telle est la véritable nature de la jalousie.


Tsukuru n'était pas en mesure de deviner de quoi Sara voulait s'entretenir avec lui, mais, à la seule pensée de la revoir, son humeur s'éclaircissait, et il mesurait à quel point son coeur recherchait cette femme. Quand il ne l'avait pas vue depuis un certain temps, il avait l'impression d'avoir perdu quelque chose d'important, et un léger élancement traversait sa poitrine. Un sentiment qu'il n'avait pas éprouvé depuis bien longtemps.


– creative-business-seminars ?
– L’appellation est nouvelle mais, au fond, ça ne veut rien dire de plus que séminaires d’auto-évaluation, dit Sara. En somme, ce sont des séances plus ou moins improvisées, de léger lavage de cerveau, destiné à former de bons soldats des entreprises. À la place des textes sacrés, on utilise des manuels, à la place de la révélation ou du paradis, on vous promets la réussite et de gros revenus annuels. C’est la nouvelle religion d’une époque pragmatique. Mais cette religion est dépourvue de transcendance, et tout y est chiffré concrètement. C’est parfaitement clean, et facile à comprendre. Et, apparemment, ils sont très nombreux à avoir été ainsi ou plutôt, sur le fond, hypnotisés par un système de pensée bien pratique. Toutes les théories et les valeurs qui sont prônées là-dedans n’ont que cet objectif. Toujours est-il que, à l’heure actuelle, la réputation de la société est à son top et un nombre considérable d’entreprises locales ont signé des contrats avec elle.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 05 Avr 2016 21:26

CANDIDE
De Voltaire

Histoire : Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles… C’est bien connu! Depuis Voltaire, grâce à Pangloss, le plus grand des philosophes, la maxime est à la mode. Il n’est que de voir Candide pour d’en persuader.
Pour un baiser échangé avec Cunégonde, fille du baron de Thunder-ten-tronckh, Candide est chassé à coups de pied, confronté aux pires cataclysmes et à la férocité des gens… Voleurs, soldats brutaux, femmes débauchées, inquisiteurs féroces, coquins et vieilles acariâtres se liguent pour le pousser d’aventures en désastres…


Un classique véritablement excellent. Je pensais que c'était une fable avec un humour bon enfant, mais pas vraiment en fait : c'est beaucoup d'humour grinçant et d'ironie, le tout sur fond de meurtres, de viols, de pendus, de condamnés au bûcher, etc... Autant dire qu'on ne s'ennuie pas une seconde vu le nombre colossal de rebondissements. Quant à la fin, je l'ai trouvé remarquablement bien inspirée.
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Re: Le Bla Bla du LIVRE

Messagede Edonist le 05 Avr 2016 21:41

J'ai oublié les petits passages choisis! :

"Je voulus cent fois me tuer, mais j'aimais encore la vie. Cette faiblesse ridicule est peut-être un de nos penchants les plus funestes : car y a-t-il rien de plus sot que de vouloir porter continuellement un fardeau qu'on veut toujours jeter par terre ? d'avoir son être en horreur, et de tenir à son être ? enfin de caresser le serpent qui nous dévore, jusqu'à ce qu'il nous ait mangé le coeur ?"


"A quoi me servira de prolonger mes misérables jours, puisque je dois les traîner loin d'elle dans les remords et dans le désespoir ?"


"Hélas ! je ne sais pas si j’ai fait leur fortune, mais ils n’ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous : les fétiches hollandais qui m’ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste, mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germain. Or vous m’avouerez qu’on ne peut pas en user avec ses parents d’une manière plus horrible.”
“Ô Pangloss ! s’écria Candide, tu n’avais pas deviné cette abomination ; c’en est fait, il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme.” “Qu’est-ce qu’optimisme ? disait Cacambo.” “Hélas ! dit Candide, c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal.”"
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